Ah ! Les chaussettes célibataires...
Grande interrogation de ce siècle, s'il en est. Mais interrogation obsolète, je dirai, car la science vient tout récemment de répondre à cette question.
Oui, moi et mon équipe de vingt scientifique, comprenant un physicien nucléaire, un botaniste, un exorciste, un ingénieur informaticien, et toute une tripotée d'étudiants généralistes.
Bref, en cette aube du 19 mai 1966, au petit matin, le professeur Zouguenflarf se posait la même question, qu'il porta devant plusieurs organismes publics et privés, et finit par débloquer les fonds nécessaires à l'élaboration d'un laboratoire de recherche pour la découverte du destin des chaussettes célibataires.
C'est au bout de 42 ans de recherche qu'enfin nous avons pu répondre à cette question, grâce à la technologie actuelle.
Nous avons tout d'abord acheté une centaine de paires de chaussettes, sur lesquelles nous avons cousus un détecteur, ainsi qu'un numéro de paire. Ensuite, nous avons attendu.
Au bout d'un an d'utilisation, enfin, une chaussette disparu.
Enfin... Elle disparut de la chambre...
Nous avons pu la suivre grâce à l'émetteur, fort heureusement.
Minuit et cinq minutes. Sans raison apparente, la chaussette se met à bouger. Pourtant, tout le monde dort...
1 H 12 min : la chaussette est dans la rue. Nous l'avons retrouvée, et, discrètement, nous la suivons. Rien ne nous permet encore de savoir ce qui la fait se mouvoir.
1 H 33 min : la chaussette est descendue dans une bouche d'égout. Nous perdons momentanément sa trace.
2 H 01 min : grâce à notre mandat ministériel, nous avons pu accéder à l'égout.
2 H 5 min : nous retrouvons encore la chaussette
2 H 14 min : la chaussette frappe à une porte, il y a un échange que nous ne comprenons pas, puis elle disparaît derrière la porte.
2 H 30 min : nous avons écouté à travers la porte. Apparemment, il existe un front de libération des chaussettes. Nous essayons d'en savoir plus.
Ensuite, nous perdons la trace de nos reporters. Mais une chose est sûre : les chaussettes fomentent contre le peuple. Leur destin est de nous renverser un jour, c'est certain.
PS : à l'heure où je vous parle, j'ai le regret de vous annoncer que nos deux espions ont été retrouvés mort, les pieds lestés de ciment et les poches de plomb, au fond de la seine. Paix à leur âme.